Bourjois : De fabriquant de maquillage pour artistes à géant de la cosmétique
Contrairement à ce que le nom de la marque laisse penser, son fondateur ne portait pas le nom Bourjois mais Ponsin. C’est un comédien vivant à Paris, Joseph-Albert Ponsin, qui en 1863, lance la société pour les acteurs et actrice connu sous le nom de :La fabrique de fards pour théâtre et pour la ville. Il crée ses produits dans son appartement en commençant avec une pommade pour blanchir la peau. Un an après, il invente ce qui sera une véritable révolution à l’époque : le fard cuit. Contrairement aux autres fards qui sont tous gras, le sien est sec. Appelé Rouge Fin de Théâtre et présenté dans des boites rondes colorées, ce produit deviendra l’emblème de la marque en 1868. Le succès est présent et dépasse le cadre de l’art théâtrale. La fabrique de fards pour théâtre devient une Fabrique Spéciale de Produits pour la Beauté des Dames.
Bien que ses produits fonctionnent, Bourjois n’est pas encore la firme que l’on connaît aujourd’hui. C’est là qu’intervient celui qui apposera son nom à la marque : Alexandre-Napoléon Bourjois. Il récupère la petite entreprise et sa première action, en tant que nouveau dirigeant, est d’ouvrir une boutique boulevards St-Martin. En 1879, il lance La poudre de riz de Java, qui éclaircit le teint et adoucie la peau. Le succès est immédiat : deux millions de boîtes sont écoulées en l’espace d’un an. Cela lui permet de développer sa clientèle grand public et surtout de se faire connaître dans le monde.
En 1890, le nouveau propriété de la marque s’associe à l’actionnaire et futur décisionnaire de l’entreprise après le décès d’Alexandre-Napoléon Bourjois en 1893 : Emile Orosdi. Les fards à joue apparaissent ainsi que la première poudre compacte Manon Lescaut (du nom du personnage de l’abbé Prévost) qui ouvre une nouvelle page du maquillage moderne, aidé par une croissance et une diffusion de produits par l’ouverture des grands magasins parisiens.
En 1891, une usine à vapeur est construite près des abattoirs de la Vilette qui fournissent les graisses et suifs pour la fabrication des produits de beauté.
Le siège s’installe rue d’Hauteville et sept ans plus tard, l’entreprise compte plus de 700 références (fards à joues, fards à paupières, poudres de riz, vernis, rouges à lèvres, tablettes indiennes ancêtres du mascara, mais aussi « extraits de parfum pour le mouchoir », sachets parfumés à glisser dans les pantoufles, dentifrices, lotion pour les cheveux…jusqu’à la « pommade hongroise » pour fixer la moustache de ces messieurs). La présentation tant sur les catalogues que sur les points de vente est soignée.
En 1898, Orosdi est à la recherche d’un associé est fait affaire avec Ernest Wertheimer, un industriel français qui lui rachète 50 % de la société.
En 1910, Bourjois Inc est créée aux Etats-Unis et deux ans plus tard est commercialisé le Fard Pastel, un blush sec contenu dans des petites boites rondes. Là encore, le succès est présent et colossal.
Ce sont les fils d’Ernest Wertheimer, Paul et Pierre, futur détenteurs de la marque Chanel, qui prennent ensuite la relève et développent la société en améliorant son aura international avec l’ouverture de nombreuses filiales. En 1924, Bourjois souhaite commercialiser sa nouvelle gamme de parfums et fait appel à l’un des plus célèbres parfumeurs au monde : Ernest Beaux, le parfumeur à l’origine du mythique N°5 de Chanel.
Mon parfum est donc lancé suivi quatre ans plus tard de Soir de Paris. A sa sortie, le parfum autrement connu de l’autre côté de l’atlantique sous le nom de Evening in Paris, est proposé en plusieurs coffret contenant une offre complète pour la beauté de la femme, dans des présentations originales.
La marque est également présente au côté de sa clientèle phare lors de son émancipation et se veut même visionnaire. Alors qu’en 1936 la femme n’a pas encore le droit de vote, la firme lance une campagne de publicité où il en est question.
Par la suite, Jacques Helleu dirigera la création du groupe dans les années 1950. La firme fait évoluer le packaging de ses produits dont entre autre les Fards Pastels qui deviennent les Fards pastels Joues et Fards pastels Paupières.
En 1990 est inventé le premier mascara en deux étapes : le mascara Coup de Théâtre. Six ans après, les Pastels Joues sont revues et intègre un pinceau et un miroir. Enfin, en 2009, Bourjois choisit une nouvelle identité graphique de sa gamme Grains de Beauté pour se concentrer sur la signature institutionnelle Bourjois.
Le site internet : www.bourjois.fr